Quand on parle de « participation », de « coopération » ou encore de « gouvernance partagée », on ne peut pas se passer d’aborder les pouvoirs, ni de comment ils sont répartis dans un groupe.
Dans les collectifs on parle souvent DU pouvoir, sous-entendu du pouvoir de décision : qui choisit ce qu’on fait ? Qui participe au vote ? Comment sont désignés les dirigeants ?… Ce qui est central. Mais qu’en est-il de tout ce qu’il y a autour, DES pouvoirs ?
Avant la décision, dans un groupe, il y a des échanges, des propositions, des réunions etc. Tout cela est conditionné par les autres types de pouvoirs :
💡 L’initiative
💬 La parole
☝️ La présence
📑 L’information
🧰 La compétence
💫 La coordination
Je ne résiste pas à l’envie de faire un parallèle avec les élections présidentielles :
🗳️ Avec le suffrage universel, le pouvoir de décision est au peuple (quoique, avec le mode de scrutin qu’on a en France, c’est pas vraiment effectif, mais bon, c’est une autre question …😏)
Mais tout le reste du quinquennat, on oublie tout ce qui permet au peuple d’exercer ce pouvoir :
💡 Faire des propositions qui puissent être considérées
💬 Avoir des lieux pour prendre la parole et que celle-ci soit entendue par les dirigeants
☝️ Être invité dans les lieux où se jouent les décisions
📑 Avoir accès à une information fiable
🧰 Savoir se repérer dans le système politique
💫 Pouvoir s’organiser collectivement et avoir une vision à long terme
Il ne s’agit pas que tout le monde aient tous les pouvoirs, mais rendre possible l’accès à chacun d’eux. Par exemple : utiliser la répartition de la parole, ne veut pas dire que chacun doit prendre la parole, donner son avis même si il n’a rien à dire… mais rendre possible de prendre une parole qui soie écoutée, reconnue.
Ne pas penser ces autres types de pouvoir, ça profite aux personnes qui dominent déjà le groupe. Dans tout collectif, à un niveau micro, ou macro…
D’où l’intérêt d’expérimenter la répartition des pouvoirs dans nos collectifs – associations, équipes, groupes militants.
Cela permet de développer des savoirs et des savoir-être : considérer sa propre parole et celle des autres comme valide, développer ses capacités d’animation, être autonome. Bref s’émanciper en tant que personne !
Et tout ça, ça se travaille, individuellement et collectivement !
Voici quelques pistes :
- 📢 Distribuer la parole : pendant les réunions (une vidéo pédagogique pour cela). Mais aussi entretenir le climat où c’est possible d’apporter des sujets. Par exemple en ne surchargeant pas les ordres du jour…
- 🧢 Penser les rôles de chacun·e : rendre compte du rôle que l’on joue et de son effet sur le groupe. Distribuer des rôles fonctionnels qui peuvent changer au grès des besoins, des envies (une fiche pour imaginer des rôles).
- 🚩 Choisir le juste mode de décision : ne pas se focaliser uniquement pas que le mode de scrutin (vote etc.), mais aller regarder en amont comment sont amenées et débattues les propositions (plusieurs fiches pratiques autour de la décision).
- 🖼️ Et enfin, rendre explicite le cadre qui permet tout cela ! (un précédent numéro de cette newsletter sur le cadre)
Merci Apolline d’explicité si simplement ces 6 rôles discrets voire invisibles…
et bien vu le parallèle entre nos organisations et le fonctionnement de notre société française, aujourd’hui et depuis un moment déjà !