Jouer c’est travailler
Jouer c’est travailler

Jouer c’est travailler

Le jeu n’est pas réservé aux enfants ! Pour certaines personnes, cela peut paraître évident. Mais dans la pratique, dans un contexte professionnel ou militant, le fait de proposer un jeu peut être déstabilisant.
Je suis convaincue qu’en collectif, le jeu est une des clés pour avancer. Voilà notamment ce qu’il apporte d’essentiel dans un groupe : 
  • Avoir des interactions différentes : quand on joue on discute, on s’exprime, on réagit… comme dans dans n’importe quel moment en collectif. La différence, c’est que le jeu propose un cadre avec des règles claires et définies qui lui sont propres. Cela permet de faire un « pas de côté » par rapport au quotidien. Et d’apprendre à se connaître sous une autre forme que la socialisation « classique ».  
  • Aborder un thème de réflexion sous un angle différent : par exemple, l’expression des émotions, les rôles dans la coopération, la prise de décision. Le jeu permet d’expérimenter concrètement certains sujets, tout en gardant un cadre qui sécurise. 
  • Se détendre : se vider la tête… ou bien se la prendre sur des choses qui n’ont pas les mêmes enjeux que dans la vraie vie. Jouer permet de décompresser, et c’est essentiel pour conserver de l’entrain ! Au-delà de ça, le jeu n’a pas forcément à être utile, ni éducatif. En collectif, même professionnel ou militant, on peut aussi « jouer pour jouer »… et c’est souvent suffisant !
C’est aussi pour cela que le jeu a la cote. De nombreuses personnes dans les collectifs sont passionnées de jeux de sociétés modernes – qui peuvent être d’excellents outils de coopération, de réflexion, de partage. 
 
Le jeu, a cependant ses limites. Et c’est en étant conscient de ces obstacles, qu’on pourra l’intégrer au mieux dans nos collectifs.

🤡 Le jeu n’a pas à être infantilisant 🤡
 
Eh oui, le jeu est associé à l’enfance, aux loisirs, par opposition au sérieux du monde des adultes et du travail.  Avec certains groupes que j’accompagne, je suis hésitante à proposer un jeu : j’ai peur que ça ne fasse pas « pro ». Ou que des personnes se sentent mal sans parvenir à l’exprimer. En réfléchissant à ce problème et en le questionnant, j’ai fait le constat suivant : c’est rarement le jeu en lui même qui est gênant, mais la manière dont il est amené et animé. Ce qui peut être dégradant, c’est par exemple quand une personne initie un jeu avec un enjeu éducatif sans communiquer sur cette intention. la personne qui initie un jeu avec un enjeu éducatif, ne communique pas sur cette intention – l’animation peut rapidement tomber dans la manipulation ! – Ou quand le consentement n’est pas respecté : « mais siiii, tu vas voir ça va être marrant ! ». 
 
🤖 Le jeu est culturel, et donc (potentiellement) excluant 🤖
 
Toutes les cultures jouent… mais pas de la même façon ! Chaque type de jeu (jeu de société, jeux vidéos, sport collectif) vient avec sont lot de codes et de jargon. Pour entrer dans un univers, il faut s’y initier ou y être initié. On doit donc passer par un apprentissage, une acculturation. Par exemple, dans les jeux de société, le fait de s’assoir autour d’un plateau, de passer du temps à installer, puis de se mettre dans la mécanique du jeu –« est-ce que c’est chacun son tour ou tous en même temps ? »– tout ça, ça s’apprend. Pour ceux qui n’ont pas été initiés aux jeux de société dès leur jeunesse, cela peut représenter une barrière à l’entrée. En revanche, si tu as grandi dans une culture de jeu collectif, tu risques de te retrouver bloqué dans un rôle d’animateur·ice. 

Si tu t’intéresses au jeu dans ton collectif, si tu souhaites y développer une culture du jeu, ou si tu envisages de l’utiliser pour avancer… Je te propose le visuel suivant pour garder en tête quelques point importants :
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