Du projet au rejet
Du projet au rejet

Du projet au rejet

Si tu travailles en collectif, si tu es engagé·e dans une association, j’imagine que le mot « projet » fait partie de ton quotidien. 
Tu as peut-être même sur le feu une demande de subv’ pour un projet, une réponse à un appel à projet etc. 

Et c’est de ce petit mot fourre-tout et omniprésent dont je souhaite te parler aujourd’hui, et plus précisément : du lien projet et collectif. 

Avant-propos : mon parcours est un pur produit de la méthodologie de projet !
En tant que bénévole, stagiaire ou salariée dans l’associatif, j’ai écumé toute la jungle de la gestion de projet : projet pédagogique, projet d’animation, fiche projet, projet de formation, projet de développement local, projet associatif, projet d’équipe… Et j’en oublie ! 

Maintenant que je suis indépendante, je sors la tête de tout ça. Le projet n’est plus posé comme une évidence dans mon travail. Je peux le questionner avec un regard critique comme n’importe quel outil.

Bilan : voilà ce que m’apporte concrètement, le fait de poser des objectifs, indicateurs, moyens, évaluation etc. 

  • Ça fait sérieux, professionnel 
  • Ça me permet d’ordonner ma pensée, de passer d’une idée à l’action
  • Ça m’aide à anticiper, à avoir une vision à long terme
Mais je vois aussi et surtout, ce que ça EMPÊCHE !
Quand un projet est lié à une action collective, cette méthodo peut vraiment venir freiner l’envie, l’adaptation et l’inclusion !

L’envie : si il peut y avoir beaucoup d’envie au démarrage d’un projet, une fois qu’on l’a fait « rentrer » non sans mal dans un tableur avec « objectifs opérationnels », « indicateurs de réussite »… il fait moins rêver !
L’adaptation : après avoir sué à monter un projet, c’est compliqué de revenir dessus d’y intégrer des imprévus, des nouveaux éléments. Il est comme figé et ses acteurs·ices avec ! 

L’inclusion : notamment celle de personnes qui ne maitrisent pas les codes, le vocabulaire de la gestion de projet. Et quand ces personnes sont les premières actrices de l’action, c’est bien dommage ! 

Puisque le projet est PARTOUT, dans tous nos collectifs, autant s’interroger dessus, ne pas le poser comme une évidence : 

Avant une action collective
  • Quelles sont nos intentions ?
  • De quel cadre avons-nous besoin ? 
  • Est-ce que la méthodologie de projet peut y répondre ? Quelles autres approches pouvons nous expérimenter ? 
  • Sur quel(s) point(s) avons-nous besoins d’objectifs claires, d’indicateurs  ? 
Si nous devons rédiger un projet 
  • À quel(s) besoin(s) répond-il ? Est-ce qu’il s’agit de nous sécuriser, de clarifier les choses ? Ou bien d’avoir accès à un financement ? 
  • À quel moment est-il opportun de le faire ?
  • Quels éléments font sens pour tous les acteur·ices ? Et qu’est-ce qui est de l’ordre des éléments de langage/langue destiné aux bailleurs ?
Envie d’expérimenter des alternative à l’animation par projet ? Voici quelques pistes :
Se détacher du projet

Et pour aller plus loin dans la réflexion, va jeter un oeil au cahier du projet par ici. 

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