J’y parlais de pourquoi et comment se détacher du projet et tu peux le retrouver en cliquant ici.
Ça m’a donné envie de creuser la réflexion, qui est maintenant enrichie de plusieurs échanges avec des praticien·nes et autres déçu·es de la gestion de projet.
Effectivement, il n’est pas si simple de mettre en place des alternatives…
Comment faire quand la structure dépend des appels à projet ? Quand c’est le fonctionnement qui est adoubé par la hiérarchie ?, Quand faire autrement serait mal vu par les pairs et les regards extérieurs ?
Et quand bien même un collectif est volontaire pour expérimenter d’autres fonctionnements, par où commencer ? Difficile de faire évoluer des pratiques bien ancrée qui donnent un sentiment de contrôle et de sécurité.
Je n’ai pas de réponses toutes faites à ces questions…
Par contre, j’ai des convictions sur le sujet que je vous partage :
- Il faudra toujours des projets, même si on les appelle autrement. Se fixer des objectifs, voir loin, évaluer est une nécessité en collectif, et la gestion de projet peut y aider.
- Il est vital de penser d’autres modes de fonctionnement. Devant les imprévus, les incertitudes – par exemples celles venant avec le changement climatique- , il s’agit de faire une plus grande place aux émotions, aux adaptations.
- En somme, ça ne veut pas dire rayer de nos pratiques la gestion par projet; mais replacer celle-ci comme outil et non pas comme le cœur de ce que nous faisons. Cela nécessite en quelque sorte de « dézoomer » pour voir tout ce qui peut se trouver autour.
Repérer – et nommer si possible – les moments où les outils de la gestion de projet desservent le but du collectif, par exemple quand ils :
- Tuent l’envie
- Excluent les non-techniciens
- Freinent la répartition des pouvoirs, et des responsabilités
- Bloquent l’expression des émotions, des besoins
- Contraignent notre envie de se laisser surprendre
- Ne nous laissent plus le temps ou l’énergie d’avoir des temps gratuits, sans objectifs, pour nos relations
Obligation de moyen et non de résultat
Travailler le collectif
Assumer l'incertitude
Un itinéraire tout tracé dès le départ n’est pas la seule option. On peut également se concentrer sur la prochaine étape. Et avancer petit à petit en étant régulièrement à l’écoute de ce qu’il se vit. Cela permet notamment d’emmener tout le monde, avec des objectifs accessibles et évolutifs.